lundi 7 octobre 2019

Mon terrain...de jeu !

Je commence par quelques informations à propos du terrain sur lequel j'habite. Il s'agit d'un terrain de 33000 pieds carrés entouré de plusieurs variétés d'arbres matures, mesurant en moyenne 60-70 pieds de haut. Lorsque j'y ai emménagé en 2013 il était recouvert à 70% de gazon, il était doté d'une entrée de cour immense (en gravelle), et la partie entre la maison et la route était parsemée d'arbres. Quelques arbustes et des hostas le long de la maison et c'est tout. Voici quelques photos :


Du gazon et une immense cour

Les arbres entre la maison et la route

La cour en gravelle qui passe à gauche de la maison pour se rendre au garage (qu'on ne voit pas)

La cour qui se rend au garage
Donc, du gazon en quantité industrielle, rien pour inciter quelque amphibien, grillon, couleuvre ou oiseau à venir me visiter 😉

Première étape : installer un jardin. Tant qu'à planter quelque chose, aussi bien s'en nourrir ! 



Le jardin

Le jardin des petits fruits : framboises, bleuets et fraises

Des abris pour les pollinisateurs

Puis, quelque temps après, on a décidé d'ajouter une serre aquaponique, donc sans terre, et alimentée en engrais par les déjections des poissons.

Construction de la plate-forme qui accueillera la serre

Le chef d'oeuvre terminé (des heures de plaisir à tenter de mettre le tout au niveau !)


La serre est arrivée en morceaux, mais une fois montée voici le  résultat :

On peut voir sur le toit un panneau qui, connecté à un contrôle électrique, s'ouvre automatiquement quand la chaleur atteint un certain degré à l'intérieur et se ferme lorsqu'il fait assez frais. On voit aussi mon chien qui n'est pas très impressionné par la chose 😊




À l'intérieur, les bacs du haut sont remplis de billes d'argile qui serviront de substrat pour accueillir les racines des plantes, et les bacs du bas sont remplis d'eau pour y loger les poissons. Un système de pompes avec minuterie monte l'eau durant 15 minutes, puis la gravité fait redescendre l'eau durant 15 minutes, et ainsi de suite. Ce système permet de faire monter les déjections des poissons qui se déposent sur les billes remplies d'eau, et c'est ce qui nourrit les plantes. Cela permet de moins développer les racines puisque l'eau et la nourriture sont facilement accessibles et toujours disponibles, et ainsi favoriser une production plus abondante et rapide de légumes. Une unité de chauffage permet de maintenir la température à 15 degrés celsius en tout temps, et des fluorescents branchés sur une minuterie s'assurent que la lumière est présente un bon 16 heures par jour.

La serre une fois teinte et en fonction :



C'est très joli, mais ce projet de serre aquaponique ne s'est pas déroulé comme prévu pour nous. Au moment de se procurer les poissons, la constatation suivante s'est imposée à nous : que se passera-t-il avec les poissons si, par une froide journée d'hiver, il arrivait à manquer d'électricité et que le chauffage s'éteignait dans la serre ? Comme je ne suis pas à la maison le jour puisque je travaille, je ne pourrais intervenir et par exemple démarrer la génératrice pour compenser la panne électrique. La serre se refroidirait rapidement, ainsi que l'eau dans laquelle nagent les poissons, et cela pourrait les incommoder, voir les faire mourir. Je ne pouvais risquer cela donc on a laissé tomber les poissons, et on a cherché et trouvé de l'engrais liquide et biologique que nous allions diluer dans l'eau des bacs.

Pour le chauffage aussi, on nous avait dit qu'une chaufferette de 1500W serait suffisante pour maintenir une température de 15 celsius en tout temps, mais ce ne fût pas assez et quelques fois la température descendait à 9 degrés, en plus de nous avoir coûté $500.00 de facture d'électricité. Disons que cela augmente pas mal le coût des légumes cultivés l'hiver ! On a donc décidé de se servir de la serre 8 mois par année soit de mars à octobre. Considérant le coût de la serre supposément 4 saisons conçue pour les températures du Québec (environ $12000 au total), je ne recommande pas cet achat. Pour ceux qui veulent savoir qui nous a vendu cette serre, envoyez-moi un courriel !

Par la suite, on a décidé de déménager le jardin plus près de la maison, là où il y a plus de soleil, et aussi de l'agrandir. On a décidé de l'installer dans des boites de bois afin de faciliter la cueillette et l'entretien; aussi cela évite de marcher sur la terre et de la compacter.


Une fois terminé, ça donne ceci :


Afin d'attirer les pollinisateurs, on a installé de plus petites boites entre les boites de jardin, et on y a planté des vivaces :





lundi 12 août 2019

Le monarque...encore !

J'avais mentionné lors de mon dernier article que je ferais un avant/après de mon terrain pour constater l'évolution au cours des dernières années, mais je devrai remettre à plus tard car présentement chez moi c'est : MONARQUE !!!!

J'avais vu jusqu'à maintenant 2 femelles mais le 5 août une 3e s'est pointé le nez, et on remarque sur la photo que ses ailes inférieures ne sont pas endommagées, contrairement aux 2 autres femelles vues précédemment :



Aussi, j'ai depuis refait un décompte des chenilles et j'en ai compté 46 !!! Le décompte est difficile car certaines sont sous les feuilles et d'autres sur les tiges. J'ai compté aussi le nombre de tiges d'asclépiades qu'il y a dans mon jardin et j'arrive à 89. Voici quelques photos des chenilles, on peut voir qu'elles ont grandi depuis mon dernier article du 29 juillet :





Quelques fois il y a congestion :






Donc normalement tout va bien, les chenilles mangent les feuilles de l'asclépiade afin d'atteindre leur maturité, à l'abri des prédateurs grâce à leur toxicité. Mais quelques fois quelque chose se produit, et certaines ne se rendent pas à maturité, comme celle-ci, que j'ai trouvé inerte et desséchée, sur une feuille d'asclépiade :



Un matin je suis allée faire mes observations, et j'en ai vu quelques unes qui se dirigeaient vers le sol :



Alors j'ai fait ce qu'il ne faut pas faire : lorsque j'ai vu qu'elles arrivaient au sol, je les ai prises et je les ai remises en haut du plant d'asclépiade, sur une belle grosse feuille, afin qu'elles ne manquent pas de nourriture. Sachant que les chenilles, lorsqu'elles tombent du plant, ont de la difficulté à retrouver l'asclépiade, je me suis dit : ''aidons-les un peu, remettons-les sur la plante !''. 

ERREUR !

Pourtant je sais qu'il ne faut pas intervenir et laisser la nature suivre son cours puisque rien n'arrive pour rien et tout finit par s'équilibrer. Je sais cela mais je ne l'ai pas fait, je me suis pensée meilleure que la nature, et je suis intervenue, pensant bien faire. Par la suite j'ai eu un doute, et j'ai re-consulté le livre ''L'univers du monarque'', et cette phrase est venue confirmer mon erreur :

'' ...les chenilles choisissent en règle générale pour leur dernière mue un endroit bien protégé, stable, à l'abri du vent et de la pluie, comme le surplomb d'une clôture ou la fourche d'un arbre''.

Ces chenilles se dirigeant vers le sol étaient elles à la recherche d'un abri pour muer ? Ho misère que je me sentais mal...Je suis retournée dehors et je me suis mise à bien observer aux alentours des asclépiades et c'est là que j'ai vu ceci : 



Une chenille de monarque accrochée sur un brin d'herbe, à environ 10 pieds du bosquet d'asclépiades. On repassera pour l'endroit à l'abri de la pluie et du vent mais bon, j'ai appris ma leçon, je l'ai laissée à cet endroit, advienne que pourra !

Ensuite j'en ai trouvé une sur un phlox, à environ 12 pieds des asclépiades :



Les chenilles sont suspendues par les ''fesses'', adoptant une forme en ''J'', ce qui veut dire qu'elles vont bientôt se transformer en chrysalide. Elles ont donc quitté le bosquet d'asclépiades pour se réfugier là, jugeant que ces 2 endroits étaient propices pour leur mue en vue de se transformer en monarque. Alors ainsi soit-il !

Sachant cela, je marchais prudemment lors de mes rondes d'observations par peur d'en écraser une. Et j'en ai trouvé quelques autres dans les parages, et j'ai pu les photographier dans leurs derniers instants en tant que chenilles, puis quelques heures plus tard transformées en chrysalides.

Chenille/chrysalide dans un rosier à 10 pieds des asclépiades :


Chenille/chrysalide dans un houx à 10 pieds des asclépiades :


Chenille/chrysalide sur une clôture à 10 pieds des asclépiades :


Une chenille a fait sa chrysalide sous le toit en plastique d'un cube grillagé que je mets pas terre et dans lequel je mets des grains de millet, pour les bruants. Les carrés sont trop petits pour que les gros oiseaux puissent y entrer :



Une meilleur vue du cube, qui se trouve au pied des asclépiades :




D'autres chrysalides, cette fois-ci dans le bosquet d'asclépiades :




Lorsqu'elles se déplacent sur les feuilles d'asclépiades, les chenilles laissent de petites boules noires que je crois être des ''crottes'' :




Donc, selon mes calculs, d'ici 2-3 jours je devrais avoir le plaisir d'assister au passage de la chrysalide au papillon ! J'ai vu ma première chrysalide le 7 août, et il semblerait que cette étape dure une semaine, donc cela mènerait au 14 août pour la première sortie du monarque. Si seulement 50% des chenilles que j'ai compté se rendent à maturité, j'aurai droit à tout un spectacle quand tout ce beau monde se mettra à voler chez moi 💗

Selon la date d'arrivée ici de la première femelle versus celle de la troisième femelle, et si je me fie à la grosseur des chenilles qui restent encore dans les asclépiades, la sortie des papillons devrait s'étendre sur une période de 3 semaines ! Il faudra que j'observe s'il y aura assez de fleurs durant cette période pour retenir les monarques quelques jours, sinon ils partiront aussitôt vers des endroits plus fleuris que chez moi. 

Je vous laisse avec une photo d'un des écureuils volants qui viennent se gaver de graines de tournesol le soir dans une mangeoire que j'ai installée devant ma fenêtre de cuisine, et qui est éclairée par la lumière du garage :



À bientôt !

mardi 30 juillet 2019

Le monarque, enfin !

Le grand jour est arrivé : le monarque est de retour 💗

Il y a quelques jours une femelle patrouillait le terrain à la recherche d'asclépiades, et grâce à mes efforts des années passées, elle en a trouvé ! 

La voici, dans toute sa splendeur :

Son aile inférieure gauche est endommagée, j'imagine que la route a été longue jusque chez moi, mais cela aura valu la peine, de belles touffes d'asclépiades l'attendaient :





Le bosquet d'une dizaine d'asclépiades a été planté il y a 3 ans, et l'autre de 3 asclépiades cette année. La variété d'asclépiades que j'ai planté est ''incarnate''. Cette variété pousse dans la nature, mais je me suis procuré les miennes en pépinière. Une autre variété d'asclépiade pousse également dans la nature, il s'agit de l'asclépiade commune:


(cette photo a été prise dans un terrain vague près de chez moi)

La grande différence se situe au niveau de la grandeur des feuilles, mais le monarque l'adore également. En fait, il apprécie toutes les variétés d'asclépiades.

Il semblerait que la femelle monarque préfère les asclépiades faisant partie d'un bosquet assez généreux pour pondre ses oeufs plutôt qu'une asclépiade isolée, car si la chenille tombe de la plante pour une raison quelconque - soit parce que la branche où elle se tient est secouée, ou parce qu'elle se laisse tomber pour éviter un prédateur - elle aura plus de facilité à retrouver la tige d'une asclépiade si le bosquet est abondant. La chenille semble ne pas s'orienter par la vue ni par l'odorat, mais plutôt vagabonder au hasard afin de retrouver une asclépiade sur laquelle remonter, car c'est la seule nourriture dont elle se nourrit. Si elle ne réussit pas à remonter sur l'asclépiade, elle meurt.

Les feuilles de l'asclépiade étant toxiques, cela rend la chenille toxique auprès des potentiels prédateurs comme les oiseaux. Grâce à sa toxicité elle évite ainsi de se faire déguster et déambule tranquillement sur la plante, broutant toute feuille en santé se retrouvant sur son chemin.

Le 28 juillet, oh surprise, une deuxième femelle monarque s'est pointée, elle aussi probablement à la recherche d'asclépiades pour pondre ses oeufs. Je sais que ce n'est pas la même que la première puisqu'en observant attentivement ses ailes inférieures on peut voir qu'elles sont endommagées, mais pas au même endroit : celle-ci a le côté inférieur droit d'endommagé :



Voici d'autres photos de ces 2 beautés :




Au repos sur les feuilles d'une plante sauvage, en bordure de mon terrain :


D'après le livre ''L'univers du monarque'' que je viens de terminer,



je comprend que les 2 femelles monarques qui viennent d'arriver chez moi sont nées dans le sud des États-Unis au début de l'année 2019, et elles ont volé jusqu'ici pour pondre sur des asclépiades; elles sont destinées à mourrir dans quelques semaines. 

Les oeufs qu'elles ont pondu dans mes asclépiades deviendront des papillons qui naitront fin août- début septembre, mais ils ne s'éterniseront pas ici car ils devront rapidement voler jusqu'au Mexique où ils hiverneront. 

Ils repartiront de là et se rendront jusqu'au sud des États-Unis au début de 2020 pour y pondre, puis mourront par la suite; ce sont ces oeufs pondus au début 2020 qui se rendront jusqu'à mes asclépiades. 

Conclusion : ce sont les enfants des papillons qui naitront ici en septembre qui reviendront pondre chez moi l'été prochain. Mais comment font-ils pour retrouver leur chemin ??!?

C'est la chute des températures en septembre qui donnera le signal au monarque qu'il est temps de partir vers le sud puisque le froid les paralyse. Il profite ainsi de l'abondance de nourriture aux États-Unis et au Canada durant l'été, puis retourne au Mexique lorsque le climat devient trop froid par ici, après un périple de quelque 4000 km ! Une fois arrivé au Mexique, il s'agrippe aux arbres avec des millions d'autres monarque et il passera l'hiver sans s'alimenter. Puis au printemps, les individus les plus forts reprendront la route vers le sud des États-Unis et la boucle recommence. 

Pour vraiment tout savoir sur le monarque, la lecture de ce livre est recommandée puisqu'il couvre tout ce qu'il y a à savoir sur ce magnifique papillon !

Afin d'aider un peu le monarque, j'ai planté des asclépiades, au pied desquelles je n'ai pas mis de paillis puisque l'asclépiade se ressème toute seule. J'espère profiter de cela pour agrandir mon offre d'asclépiades et attirer de plus en plus de femelles monarques !

Je n'enlève pas non plus à l'automne les tiges une fois que la plante meurt, je le fais seulement au printemps. Je vais passer les tiges dans la déchiqueteuse et étendre ce paillis naturel au pied des plantes. Celui-ci va se décomposer en humus et viendra engraisser les asclépiades. La nature retourne à la nature 😍.

Puisque la totalité des monarques qui naissent au Québec le font en août et septembre, il faut prévoir à proximité des asclépiades différentes variétés de plantes qui fleuriront durant ces deux mois, puisque le monarque aura besoin de prendre des forces avant d'amorcer son périple vers le Mexique. S'il ne trouve pas de fleurs chez vous, il partira aussitôt trouver de la nourriture ailleurs. Il faut planifier en conséquences si on veut profiter un peu de ce magnifique papillon ! 

Je me suis aussi inscrite à ''Mission monarque'', dont voici le lien :
https://www.mission-monarch.org/fr/signup/

Cela me permet d'indiquer combien j'ai d'asclépiades chez moi, combien de monarques me visitent, si je vois des oeufs, des chenilles ou des chrysalides. Je note toutes mes observations et des scientifiques s'en servent pour évaluer la population de monarque et pleins d'autres trucs.

Ce matin j'ai compté 11 chenilles en tout : 3 sur le petit bosquet et 8 sur le gros bosquet. Je ne les ai sûrement pas toutes vues puisqu'elles sont plus souvent qu'autrement sous les feuilles, donc plus difficiles à voir. Voici quelques photos :





Présentement les chenilles mesurent de 1 à 3 cm, mais elles atteindront la grosseur de mon petit doigt. D'ici plus ou moins 2-3 semaines, on devrait voir apparaitre des chrysalides, cocon dans lequel la chenille s'installe pour la grande transformation. Dans son cocon, elle se désagrège en une sorte de bouillie, puis se reforme pour devenir un monarque qui lui, sortira du cocon pour s'envoler vers le Mexique !

Voici en gros les stades qui permettent de transformer un minuscule oeuf en monarque :

1) la femelle trouve des asclépiades qui lui plaisent et pond ses oeufs; cette étape dure environ 3 semaines.
2) dépendamment des conditions climatiques, l'oeuf se transforme en chenille en 3 à 10 jours.
3) la chenille atteint sa maturité en 3 semaines.
4) elle s'accroche sous une feuille et se débarrasse de sa dernière peau : cette étape dure une journée.
5) la chrysalide apparait et à l'intérieur la transformation chenille/papillon s'effectue : durée 1 semaine.
6) la chrysalide verte devient noire : durée 1 journée.
7) le monarque sort de sa chrysalide : durée 1 heure
8) le monarque reste sur l'asclépiade pour faire ''sécher'' ses ailes : durée 1 journée
9) les 2-3 premiers jours après être sorti de sa chrysalide, il les passe à se nourrir.
10) dépendamment de la période de l'année durant laquelle le monarque voit le jour : s'il est né en début d'année, il s'accouple, et s'il est né en septembre, il s'envole vers le Mexique pour fuir l'hiver.

Si la tendance se maintient, je verrai naitre - si je suis chanceuse - une dizaine de monarques sur mon terrain !

La nature est merveilleuse quand on prend le temps de l'observer !

Accueillir le monarque, une autre étape me permettant d'inviter la nature dans ma cour, pour le plus grand plaisir de mes yeux, et de mon appareil photo !

Lors de ma prochaine publication, je ferai le comparatif de mon terrain à mon arrivée ici avec ce qu'il est devenu maintenant. Toute une transformation !

Je ferai aussi un suivi sur le monarque. J'ai hâte de voir combien de chenilles se rendront à maturité et combien de monarques s'envoleront de ma cour !

Je vous laisse avec une photo d'un bébé écureuil faisant la farniente sur une branche alors que la température indique un ressenti de 38 celsius !